Von Wagen und Fledermäusen

Manchmal reicht ein kleiner Impuls um Erinnerungen wiederzubeleben – oder gar alte Freunde wiederzuentdecken.

Die Kindheit in Tollet ist eine schöne Erinnerung.

Der Impuls darüber zu schreiben, kam auf Französisch, und auch darüber hinaus hat es sich stimmig angefühlt, auf Franzöisch zu schreiben und nicht auf Deutsch. Französisch war für mich in den letzten Jahrzehnten eine Sprache, die irgendwo verborgen in meinem Gedächtnis geschlummert hat und jetzt allmählich wieder zu neuem Leben erwacht.

Dank an Ilse Taucher: sie war die erste, die mir eine Ahnung davon vermittelt hat, wie schön Französisch sein kann und wie viel Freude es machen kann, Ausdrucksmöglichkeiten in einer "neuen" Sprache auszuloten ...

Und Dank an Claire Nebout: in ihrem Kurs war es möglich, diese Freude am Klang des Französischen nach 25 Jahren wiederzuentdecken.

 

Der Text entstand im Nov/Dez 2013 und wurde im Juni 2014 mit dem 2. Preis des Literaturwettbewerbs Plumes des Monts d'Or ausgezeichnet (Kategorie: adultes – étranger)




Les calèches aux chauves-souris

Quand j'étais une petite fille, je n'aimais pas les garçons de mon age. Ils étaient puérils, brutaux, primitifs - et il fallait toujours se battre avec eux pour quelque raison (t'es cap ou pas cap ?). Moi, enfant unique et assez rêveuse, je préférais une compagnie plus distinguée inspirant plus de confiance. À l'époque, je vivais surtout avec des personnes plus agées que moi et dans un cadre historique chargé d'innombrables histoires. J'habitais chez ma grand-mère dans un batiment ancien, qui autrefois - au 17ème siècle - était la taverne du chateau d'à coté. Le chateau nécessitant une restauration n'était pas habité et se trouvait dans un parc merveilleusement négligé. Tout autour il y avait des prés et des bois.

Ma grand-mère louait un appartement de maître un peu empoussiéré, très grand mais pas cher. En hiver, on chauffait seulement les pièces dont on avait besoin. L'aile froide de l'appartement portait le sobriquet « la Sibérie ». Mais dans le salon, le poêle de faïence donnait une chaleur agréable. L'appartement aux meubles anciens avait une atmosphère douillette - bien qu'il manquait de confort : dans les toilettes, il faisait en moyenne cinq degrés et dans la baignoire à pieds (qui se trouvait derrière un rideau dans la cuisine) il n'y avait jamais plus de dix centimètres d'eau chaude : le chauffe-eau electrique marchait seulement au tarif de nuit.

On n'était pas seuls dans le batiment : au rez-de-chaussée se trouvaient encore deux logements habités par de vieilles dames - qui recevaient régulièrement la visite de leurs petits-enfants. Ces « petits-enfants » (une fille et deux garçons) ne me semblaient pas du tout petits mais déjà très grands et expérimentés et pour cela exceptionnellement intéressants. Ils avaient environ cinq ou bien six ans de plus que moi et j'étais souvent la poupée dans leurs jeux - bien que je préférasse le rôle de la petite princesse. Un des garçons avait même un petit chien et ensemble on était « le club des cinq » comme dans les livres d'Enid Blyton. Les aventures n'étaient pas loin non plus : il y avait dans la maisondeux petites tours  avec des chauves-souris au grenier et une ancienne remise aux carrosses et calèches poussiéreux. Le chateau était fermé avec une clé imposante pesant à peu près un demi kilo - mais toutes les autres portes étaient toujours ouvertes. Nous laissions des traces de nos jeux dans la couche de poussière des calèches et quand nous rentrions chez les grands-parents nos visages et nos ongles étaient noircis.

On découvrait ensemble tous les angles lugubres où je n'osais aller seule. C'étaient, par exemple, les deux caves sous les collines dans le parc. T'es cap ou pas cap de descendre dans l'obscurité moisie ? Pour moi c'était assez facile, on n'attendait pas de la petite princesse (ou de la poupée) qu'elle y aille la première. Et quand je voyais que les autres étaient déjà descendus je me précipitais après eux pour ne pas rester seule en dehors. J'avais une confiance absolue et je n'étais jamais déçue. Ils étaient conscients de leurs responsabilités comme des baby-sitters. Quand ils m'ont montré comment passer la main sur une flamme de bougie sans se brûler, j'étais plus fascinée qu'apeurée. Bien sûr je suis cap aussi ! Je ne suis pas un bébé ! Et je ne me suis jamais brûlée.

Les broussailles sur la pente derrière la maison étaient parfois le Far West parfois la jungle, on était scout et pionnier et explorateurs. Avec des petits couteaux suisse on coupait les plantes pour se frayer des petits chemins dans le fourré. Une fois, on a trouvé une petite clairière naturelle, où il y avait assez de place pour deux enfants. C'était notre jardin secret, qui aurait été idéal pour des teen-agers aussi, mais quand on avait l'age de penser en termes romantiques ou de fumer en secret, les broussailles avaient déjà recouverts nos chemins et on ne se voyait plus régulièrement.

Aujourd'hui je me demande parfois ce qu'ils font. Ont-ils une famille ? Des enfants ? Quelle est leur profession ? Où habitent-ils ? J'espère qu'ils sont heureux.

Peut-être faudra-t-il un jour les retrouver sur Internet …

Mais je suis un peu inquiète : que se dit-on après une pause de trente années ?

J'ai peur de brûler mes souvenirs. Mais je suis curieuse.

T'es cap ou pas cap ?

On va voir.

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